
AND THEN WE DANCED
by Lilou Audry - March 2020
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And then we danced (2019) de Levan AKin
Sorti en salle en novembre 2019 après avoir été présenté à Cannes lors de la Quinzaine des réalisateurs, And then we danced est très probablement l’un des plus jolis films qu’il m’ait été donné de voir au cinéma l’année dernière.
Le scénario est, certes, un peu classique : un jeune homme, Merab, découvre et apprivoise son homosexualité alors qu’il évolue dans le monde de la danse, dont il fait partie depuis toujours. Mais ce qui donne au film tout son charme, c’est qu’il n’est ni français, ni américain, ni anglais - il est bulgare, et l’action se déroule à Tbilissi, capitale de la Géorgie. La principale question posée n’est pas celle de la jeunesse queer, mais plutôt celle de la place allouée au masculin dans une culture encore mal connue de la plupart de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique.
Contrairement à ce à quoi un·e spectateur·ice mal averti·e pourrait s’attendre, la danse n’est pas annonciatrice de l’homosexualité du protagoniste, bien au contraire. L’Ensemble National Géorgien, école où s’exerce Merab, attend de ses danseurs une virilité contrastant avec la douceur des danseuses. Alors qu’il tenait le rôle principal du groupe, Merab est concurrencé par un nouvel arrivant presque plus doué que lui. Irakli devient l’objet d’un fantasme alimenté par la rivalité, le secret, et, bien entendu, une attirance physique et sentimentale. And then we danced conte l’histoire d’une jeunesse en pleine émulation qui tente de voler au-delà des contraintes imposées par un environnement socioculturel pas assez souple encore pour lui offrir ce qu’elle demande.
L[G]BT
Avec : Levan Gelbakhiani, Bachi Valishvili, Ana Javakishvili
Pays d’origine : Géorgie/Suède
Genre : drame, romance